Nos découvertes et nos coups de cœur dans le champ de l’art textile contemporain.
Des d’artistes pour lesquels le textile est une matière aussi créative qu’inspirante et dont les œuvres nous semblent marquer fortement notre époque. Une rubrique qui s’enrichira régulièrement d’images de référence.
Caroline ACHAINTRE – Igshaan ADAMS – David ALTMEJD – Ian BERRY – Tatiana BLASS – Christian BOLTANSKI – Anne BOTHUON – Ulla von BRANDENBURG – Xavier BRISOUX – Delphine CARAZ – Francesco CLEMENTE – Michal COLE – Adeline CONTRERAS – Awena COZANNET – DO HO SUH – Susie GANCH-PILES – Frank GEHRY – Jérémy GOBÉ – Mona HATOUM – Kiyomi IWATA – Aurélia JAUBERT – Yoon JI SEON – Xavier JUILLOT – Alexandra KEHAYOGLOU – Hannah KNOX – Thomas LANFRANCHI – Toshiko Horiuchi MacADAM – Ibrahim MAHAMA – Janaina MELLO LANDINI – Ernesto NETO – Hyacinthe OUATTARA – Francesca PASQUALI – Tatiana PROUVE – Lucie RICHARD-BERTRAND – Virginie ROCHETTI – Sandra SAWATZKY – Chiharu SHIOTA – Yinka SHONIBARE MBE – Carole SIMARD-LAFLAMME – Kiki SMITH – Martin SOTO – Dominique TORRENTE – Naomi WANJIKU GAKUNGA
Pour l’exposition, intitulée « Le milieu est bleu », qui s’est tenue au Palais de Tokyo courant 2020, Ulla von Brandenburg a imaginé un projet total et évolutif, inspiré du théâtre, de son imaginaire et de ses conventions.
Installations, sculptures, performances et films spécialement conçus pour l’exposition se répondaient et s’enchevêtraient dans un récit ouvert, entre authenticité et artifice, monde naturel et activités humaines, intérieur et extérieur, fiction et réalité.
« Le tissu me permet de camoufler, de cacher, d’habiller le cube blanc du musée et par là de changer les systèmes de valeurs et les cadres de pensée. J’utilise des tissus pour créer des espaces dans lesquels on peut prétendre se trouver ailleurs, tomber pour ainsi dire dans d’autres mondes. »
Hannah Knox explore nos garde-robes pour créer des tableaux originaux aux motifs graphiques et colorés.
Les petits hauts boutonnés, habillés de motifs, un peu déformés, prennent une nouvelle dimension et sont célébrés comme des pièces picturales à part entière. L’esthétique d’Hannah Knox, nous pousse à regarder les motifs textiles différemment et à les ré-étudier pour nous emparer de leurs essences. Notre regard un peu dérouté au départ, finit par s’amuser de l’illusion et apprécier le détail des motifs mis en scène.
La couleur et la matière textile, provenant de fil et de tissus de récupération, sont foisonnants dans le travail de Hyacinthe Ouattara. Chaque élément apporte une surprise, chaque nœud crée une relation spatiale d’une grande richesse.
L’installation Organic Mood, à Paris en janvier 2020, est un univers enveloppant où la suspension foisonne. « Je noue, j’entrelace, j’attache et je suspends. Mon processus est organique », dit l’artiste.
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Entre 2012 et 2017, Kiki Smith travaille un cycle de douze tapisseries, influencées par la Tapisserie de l’Apocalypse d’Angers et Le Chant du Monde. La technique traditionnelle est revisitée à travers plusieurs étapes : collages photographiés et retouchés numériquement, avant d’être tissés sur métier Jacquard.
Cinq d’entre-elles ont été exposées à la Monnaie de Paris.
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Architecte de formation, Lucie Richard-Bertrand fabrique des univers que l’Homme n’aurait pas encore eu le temps d’imprégner totalement de son bruit…Ici, le végétal se mêle à l’animal. Là, l’architecture se tord pour devenir organique. Là encore, l’ordre joue de l’aléatoire.
La série « habitats légers », sur laquelle elle travaille actuellement, transforme vieux sacs à patates et chambres à air usagées en architectures frêles et délicates. En nous invitant à saisir la fragilité du lien entre l’Homme, sa Terre et ses ressources, il y a également pour elle la nécessité de s’inscrire dans la grande lignée des femmes qui tissent, brodent, cousent, coupent et assemblent depuis la nuit des temps.
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Créateur spécialisé dans la maille, Xavier Brisoux travaille actuellement sur un concept global de sculptures de maille.
Ce projet s’articule autour de deux axes :
– Une recherche plastique menée en collaboration avec Isabelle Soum, pour créer des volumes de maille qui sont plongées dans la résine.
– La réalisation de « Hautes Sculptures à Porter », axées sur la volonté de faire de la maille tricot un métier d’art qui se situe à la croisée des chemins entre la mode et la sculpture. Le vêtement se transcende pour devenir architecture et parure de corps.
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Par l’expérimentation et la recherche libre de matériaux contemporains Francesca Pasquali donne vie à un type de tissage qui se fond dans l’environnement et devient un élément architectural. Il s’agit d’une recherche continue sur les possibilités expressives des matériaux synthétiques: le processus de création se déroule dans l’entrelacement de matériaux polymères, naturels ou non, dans des grilles préétablies, d’où naissent de grandes structures phytomorphiques tissées à la main.
L’entrelacement crée des effets texturés toujours différents, qui varient en couleur, taille, caractéristiques spécifiques des matériaux qu’il utilise.
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La densité et la dureté de l’intérieur des sculptures rend fragile la peau extérieure. Le tissu craque. Delphine Caraz recherche ces tensions et les reprise. Corps fragile, corps sur la brèche, qui résiste, cicatrise, jusqu’à ce qu’il trouve sa forme et laisse place à celui qui va suivre. Le fil marque le passage et la transformation qui s’est opérée.
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Artiste protéiforme, Dominique Torrente use autant des outils actuels que de pratiques plus anciennes. Elle travaille par hybridation et « collage » en mêlant culture populaire et culture savante, utilisant les codes de l’histoire de l’art occidental. Son travail rejoint des préoccupations liées à nos mémoires collectives et patrimoniales.
Dans la série Hybrid Lexis, elle récupère des canevas et en détourne l’usage, par une sorte d’esthétique de la pluralité.
http://www.dominiquetorrente.com/
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Sandra Sawatzky a travaillé sur ce projet durant neufs années.
Black Gold Tapestry est une tapisserie de soixante sept mètres de long qui raconte l’histoire de la ville de Calgary au Canada, exécutée en broderie.
Starting with the dinosaurs, the cloth spins an epic tale of prehistoric catastrophes, human settlers, battles and changing technologies.
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Alors qu’ Ernesto Neto a installé une sculpture monumentale de 20 m de haut dans la gare de Zurich, deux autres installations sont visibles à la fondation Beyeler, dont une en bas nylon emplis d’épices.
Avec de la ouate et de la gaze de tarlatane, Anne Bothuon modèle des personnages à échelle humaine
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Installation « Penelope » de l’artiste brésilienne Tatiana Blass, à la Chapelle de Morumbi à São Paulo, au Brésil.
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« Il faut toucher à la primitivité du refuge. Et par-delà des situations vécues, il faut découvrir des situations rêvées. » Bachelard, la poétique de l’espace.
C’est ce que semble vouloir entreprendre Adeline Contreras, comme si elle cherchait en créant ses œuvres à remonter au-delà de sa propre mémoire pour explorer notre mémoire collective, archaïque, animale, celle qui pourrait conserver, encore, les souvenirs de ce que nous étions avant d’être un être « civilisé ». (Charlotte Limonne, extrait de sa thèse L’Œuvre-enveloppe)
Thomas Lanfranchi réalise de grandes formes géométriques fabriquées à partir de sacs plastiques. Le geste du sculpteur, chez lui, n’est plus que dans la découpe et que dans l’assemblage, à l’aide d’un ruban adhésif, de cette pauvre et fragile membrane. Il n’est qu’un préalable à vrai dire à l’œuvre elle-même. Pour qu’elle se réalise, il faut l’apport d’un élément autre : le vent. Il faut que cela gonfle et s’envole.
« The Secret Garden », présent jusqu’au 29 Avril 2018 au Children’s Museum of the Arts, 103 Charlton St., New York, est entièrement fait de chutes de jean par Ian Berry.
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La dernière installation de Michal Cole, au pavillon de l’humanité à Venise, est faite de vingt sept mille cravates usagées. Des cravates portées pour des mariages ou des funérailles, pour travailler ou aller au pub. Pour l’artiste ce travail symbolise directement l’oppression des femmes.
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La démarche de création d’Awena Cozannet oscille entre sculpture, performance et installation. Elle travaille avec des matières qui ont une histoire : elles ont déjà servi, elles portent la trace de leur usage, elles sont issues de l’industrie… Des matières qui lui ont été transmises et qui discutent entre elles. Leur histoire prend du sens et de la valeur à l’intérieur du processus de création.
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La tapisserie de Bagnolet
Avec une brodeuse pilotée par un PC, Virginie Rochetti, a exécuté en 2010 la Tapisserie de Bagnolet. Cette dernière, en référence à la Tapisserie de Bayeux, retrace l’actualité française et internationale : les émeutes de novembre 2005, l’ouragan Katrina 2005, l’immolation de Soan en 2002….
http://www.virginierochetti.com/plasticienne/accueil_broderie.html
Vues d’installations de Passage/s de Do Ho Suh qui s’est tenue du 1 Février au 18 mars 2017, à la Victoria Miro Gallery II, 16 Wharf Road, London N1 7RW
“I see life as a passageway, with no fixed beginning or destination. We tend to focus on the destination all the time and forget about the in-between spaces.” Do Ho Suh
https://www.victoria-miro.com/exhibitions/501/
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Carole Simard-Laflamme
http://www.simardlaflamme.com/
« C’est un travail moins intensif que le tissage, » dit l’artiste Caroline Achaintre, en se référant à la réalisation de ce qu’elle appelle ses peintures tridimensionnelles de laine, réalisées avec la technique du tuftage main.
Avec un outil connecté à un compresseur, un pistolet à laine, l’artiste utilise la pression de l’air pour faire que la laine traverse, par l’arrière, une toile tendue. Empruntant sa technique d’un procédé traditionnellement réservé pour la fabrication de tapis et travaillant celle-ci avec une approche contemporaine, elle subvertit les deux genres, découvrant un espace entre beaux-arts et artisanat. De plus, la laine, « une matière plus domestique », offre une référence à l’espace de la maison et établit des relations aux matières familières, ce qui fait que les œuvres de l’artiste inventent un nouveau genre d’expression.
La pratique artistique générale de Caroline Achaintre se porte aussi bien sur le textile que sur la céramique, la gravure et l’aquarelle, la forme du masque tribal étant souvent présente.
Les structures tridimensionnelles, très colorées, réalisées au point de crochet par Toshiko Horiuchi MacAdam animent les aires de jeux des enfants.
Le jury du 25e Festival international des jardins de Chaumont a distingué le travail de Frédérique Larinier (ingénieur agronome-paysagiste), Gaël Bardon ( jardinier-paysagiste) et Emmanuel Puybonnieux (vannier) en leur décernant le “prix de la Création” pour le jardin “Que vienne la pluie”.
No Longer Creek, de l’artiste Alexandra Kehayoglou, est un tapis tufté réalisé lors d’une installation interactive qui a débutée à la foire Design Miami, 2016. Elle est inspirée de la destruction d’une crique pour la construction d’un centre commercial.
A l’aide de collants féminins, Martin Soto Clement tisse une gigantesque toile d’araignée au-dessus de la nouvelle cafétéria du Palais de Tokyo à Paris.
Kiyomi Iwata travaille à partir du kibisco, terme qui désigne les dix premiers mètres de fil qu’un ver à soie tisse après son éclosion. Cette fibre est irrégulière et beaucoup plus grossière que le fil de soie. Considéré comme un rebus il était jeté. L’artiste avec Chrysalis en fait un une matière noble et intègre à l’œuvre le dessin préparatoire de la sculpture.
Aurélia Jaubert, installation Galerie Episodique – Paris
“mixtape I”, 2015-2016 bandes magnétiques audios tressées dimensions variables
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Francesco Clemente, “Campement” au MASS MoCA, North Adams, Massachusetts, du 12 juin 2015 au 3 janvier 2016.
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Ibrahim Mahama, Biennale de Venise 2015
A l’occasion de l’exposition “Fragment” de I’artiste Ghanéen Ibrahim Mahama, au White Cube de Londres, nous vous montrons ses sculptures réalisées en sac de jute servant au transport des noix de coco et du charbon.
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Le pavillon du Japon investi par Chiharu Shiota a été un des hit de la Biennale de Venise de cette année.
Des milliers de clés suspendues à des fils rouges tissent une grotte arachnéenne dans le pavillon japonais, au milieu duquel flottent deux barques. Une installation immersive et poétique !
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![]() Naomi Wanjiku Gakunga – Together They Marched, 2014 |
Désire Lines, 2015. Les premières sculptures publiques de Tatiana Prouvé à New york, en métal, bois, encre et cordes. Un projet initié par le Public Art Fund, en hommage aux marches de protestation qui parcourent la ville.
Susie Ganch-Piles – Site internet : www.susieganch.com
Yinka Shonibare MBE, Fondation Blachère, Apt (84), du 23 mai au 20 septembre 2014