A écouter sur France Inter, le très touchant entretien de Olivier Saillard : "Les vêtements ne sont que des fantômes"

https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/la-20e-heure/la-20eme-heure-du-jeudi-12-juin-2025-9250196

Au décès de sa mère, Olivier Saillard, historien de la mode, a décidé de reconvertir la garde-robe de celle-ci, assemblant ses vêtements "ordinaires" pour en faire une collection haute couture. Il a ainsi rendu hommage à sa mère dans une collection haute couture, alliant mode et mémoire, qu'il a fait voir dans une performance intitulée Moda Povera V : les vêtements de Renée.
À travers cette performance hors du commun et qui renoue avec la sobriété et la temporalité des défilés d’antan, Olivier Saillard poursuit sa réflexion sur le vêtement, le souvenir et la relation intime que chacun de nous pouvons entretenir avec nos propres vêtements. 

Réouverture de la Maison-atelier Lurçat, Paris

A l’occasion du centenaire de sa construction et après 2 ans de travaux, la Maison-atelier Lurçat située Villa Seurat dans le XIVe arrondissement de Paris, ouvrira ses portes au public à partir du 4 juillet prochain, les vendredi et samedi pour des visites sur inscription.

Elle a été construite en 1925 par le frère de l'artiste, l’architecte André Lurçat, qui a construit 7 autres maison dans cette même petite impasse qui a un cachet tout particulier grâce à ces constructions du Mouvement moderne. Elle a été surélevée en 1929 pour créer un second atelier avec terrasse au dernier étage.

La Maison-atelier a été le lieu de vie et de travail de Jean Lurçat (1892-1966) durant ses séjours parisiens. Il y peignait et réalisait des cartons de tapisseries qui ont fait de lui un grand rénovateur de la tapisserie du XX e siècle.

Lieu de mémoire, maintenue dans son état d’origine avec son décor et son mobilier, la Maison-atelier a été donnée à l'Académie des beaux-arts par Simone, la dernière femmes de l'artiste et elle a été classée Monument historique en décembre 2018. De nombreux achats de céramiques complètent l'ambiance des espaces du salon à la cuisine.

En parcourant les pièces, on peut découvrir un des lieux de vie et de travail de Jean Lurçat qui a préféré, à la fin de sa vie, travailler dans les grands espaces de son château médiéval de Saint Laurent-des-tours qui est devenu un musée. A chaque étage de la maison, on peut admirer tapisseries, gravures, dessin et céramiques de cet artistes ouvert à toutes sortes de supports et apprécier le caractère novateur de l’architecture d’André Lurçat.
Une bibliothèque est installée dans la maison et, au début de l'impasse, une librairie consacrée aux beaux-arts vient d'ouvrir.

Les Résidences d'arts visuels

Le Cnap  publie une nouvelle édition du guide consacré aux résidences proposées aux artistes, aux commis­saires d’expositions, aux critiques, aux théoriciens et aux historiens de l’art.

Destiné à l’ensemble des professionnels des arts visuels, ce guide est un outil complet qui vise à répondre aux interrogations récurrentes, orienter les parcours et promouvoir de bonnes pratiques professionnelles. Il rassemble des éléments essentiels sur les enjeux et les conditions de réussite d’un programme de résidence.
 
Disponible en version papier et numérique, le guide sera téléchargeable à partir de la semaine du 16 juin 2025 sur le site www.cnap.fr

Reconnaissance des tapisseries sénégalaises des Manufactures de Thiès

Le Metropolitan Museum of Art de New York a acquis la collection de 18 tapisseries des Manufactures sénégalaises des Arts Décoratifs de Thiès, présentées lors de l'exposition L’Étoffe des Modernes – Threads from Senegal à la Galerie Chevalier, Paris, en novembre dernier. 
Cette acquisition vient saluer, à l’échelle internationale, la portée esthétique, culturelle et politique de cette production artistique initiée dans le sillage de l’indépendance du Sénégal. Elle confirme que l’art textile africain, et en particulier les tapisseries de Thiès, méritent une place centrale dans l’histoire de l’art moderne et contemporain.

Il faut se souvenir que la création des Manufactures sénégalaises des arts décoratifs de Thiès est intimement liée à l’émergence de l’École de Dakar et à la volonté de Léopold Sédar Senghor, alors président du pays et défenseur de la négritude, de faire rayonner à l’international, l’art sénégalais et plus généralement l’art africain.

Après un retour en force de la tapisserie, grâce à l'action de Jean Lurçat avant-guerre et dans les décennies suivantes, l’engouement pour celle-ci s’est tari aussi bien au niveau du public, des collectionneurs, des institutions que, de fait, des artistes. La tapisserie de lice est un art complexe, lent et prenant, à contre-courant de nos sociétés où tout se fait vite. Les artistes aujourd'hui préfèrent faire réaliser des tapisseries par des procédés mécaniques.
Si nous nous réjouissons de l'entrée de cette collection dans un musée prestigieux, nous regrettons juste que ces tapisseries n’aient pas été accueillies au sein du Musée du Quai Branly, à Paris, dans la section sur les arts d’Afrique de l’ouest. Cet achat aurait enrichi le pôle textile dans les collections du musée.

Pour patienter avant l'ouverture du musée des Tissus de Lyon

Un documentaire d'Arte Journal ouvre les portes des réserves.
Fondé en 1864 par les industriels lyonnais de la soie, le musée des Tissus et des Arts décoratifs de Lyon vient de fêter ses 160 ans. Il possède la plus importante collection de textiles au monde couvrant 4500 ans d’histoire : plus de 800 000 pièces textiles, d’ameublement, de mode et d’échantillons y sont conservées, de l’Occident à l’Orient. Pendant sa fermeture pour travaux, les équipes s’activent en coulisses, dans l'attente de sa réouverture prévue en 2029.

https://www.arte.tv/fr/videos/124527-000-A/a-lyon-dans-les-coulisses-de-la-collection-du-musee-des-tissus/