C’est avec tristesse que nous avons appris le décès d’Anne-Marie Milliot quelques jours avant Noël 2019.
Depuis les années 80, elle avait toujours été une amie et une grande partenaire de l’équipe de Textile/Art.
Diplômée de l’école des Beaux-arts de Dijon, Anne-Marie Milliot a été inspirée, dès le début de sa carrière, par le papier. Ses œuvres, simples et singulières, ont montré une grande implication pour la matière papier qu’elle fabriquait elle-même. Elle incluait des fils colorés ou des fragments de tissu – retirés ensuite pour n’en garder que l’empreinte – et une de ces pièces sera sélectionnée pour la 10e Biennale de Lausanne en 1981.
Sa technique évoluera par la suite : le papier découpé ou déchiré sera lié par la peinture.
En 1990, elle a exposé une série d’œuvres intitulée « L’œil du jaguar » au musée des Arts-décoratifs à Paris. Cet ensemble, inspiré par un papier peint du 18e siècle inaugure un travail sur le détournement.
Dans la préface du catalogue de son exposition à la Maison Jules Roy à Vézelay, le critique d’art Christian Limousin définissait ainsi l’œuvre d’Anne-Marie Milliot : « Déchirer, inciser, perforer, froisser, gratter, réaliser des empreintes, sa peinture réactive certains gestes décisifs des années 1950-1980, gestes initiés par Lucio Fontana, Jean Degottex, certains membres du groupe Support-Surface… ».
Elle avait accepté avec enthousiasme de prêter des œuvres pour l’exposition « Croiser textile/Art II » qui s’est tenue à l’abbaye de Trizay à la fin de l’été 2018. Et, malgré sa fatigue, elle avait tenue à se rendre sur les lieux.
Une cérémonie en sa mémoire a eue lieu au crématorium du Père Lachaise, le 6 janvier 2020, à 10h30.