Christine AYMON

Christine Aymon est née à Genève, en Suisse, en 1953.

Elle est diplômée de l’Ecole Supérieur d’Art Visuel de Genève. Elle vit et travaille à Verossaz dans le Valais, où elle crée l’École d’Art Textile.

De son travail avec le fil, Claude Ritschard écrivait dans Textile Art : “Depuis ces premiers travaux consacrés à l’analyse de la déstructuration du tissage, elle propose un schéma de recherche d’une rigueur exemplaire. Au départ une interrogation sur le textile, la surface, la texture, la structure. Le plan tissé est détissé, déchiré, accidenté et de l’accident nait une nouvelle structure qui est telle l’écriture d’une manière de destin.

Durant les quelques dix années que ce travail s’est poursuivi, monacalement, austèrement, philosophiquement, le seul objectif fut de resserrer l’interrogation, de l’épurer, de poser les questions aux niveaux les plus profonds.

Tisser n’est pas ici produire ; c’est méditer. Dans le temps lent du fil qui construit, fragilement, vulnérablement, une apparence qu’il faut détruire si l’on veut voir au-delà.

Dans ces objets textiles qui semblent venir d’une époque lointaine où ils seraient restés enfoui s dans un substrat qui les aurait rongés, la matière prend toute son importance et la couleur renforce le symbole. Couleurs de la nature, ocres, bruns, verts, blancs qui entretiennent un dialogue avec l’origine. “Quand je “vieillis mes pièces“, dit Christine Aymon en 1982, “ce n’est pas un hommage à la misère, aux haillons, à la décrépitude, mais à la richesse… cachée. C’est seulement que je les travaille.” Elle ajoute encore : ” Nous n’inventons rien, nous redécouvrons lentement, couche par couche ce qui est. Longue histoire. Restitution fragmentaire, fragmentée, rassemblée, dispersée, recherchée, retrouvée…, lent travail d’archéologie intérieur, infiniment petit, infiniment grand.

A la 10e biennale internationale de la tapisserie de Lausanne, en 1981, elle présentait « Sens perdus », un grand tissage de 3 mètres de hauteur, ajouré par endroits comme s’il était déjà usé. Ainsi elle tentait d’établir un échange avec les valeurs profondes du tissu. Tel un linceul tissé inlassablement fil après fil et vestige racontant une histoire, cette œuvre symbolisait notre dialogue avec le temps, avec la vie et avec la mort.

Après ses travaux textiles et des recherches abstraites, à partir des années 80, l’artiste emprunte le chemin de la figuration par la sculpture et le dessin, en privilégiant la représentation humaine.

Elle expose régulièrement en Suisse et exposera au printemps à l’espace culturel Assens dans le canton de Vaud et à l’automne à la Müllerhaus à Lenzburg, également en Suisse.

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Sites internet :

www.christineaymon.ch