Koromo

Regard sur la culture vestimentaire japonaise
Hommage à Foujita , le peintre japonais

du 25 juillet au 13 septembre 2014

Textile Art Gallery
Salzburg Steingasse 35 – Autriche

I, Shoku, Ju – ces trois mots japonais désignent ce qui est essentiel pour vivre : l’habillement, la nourriture, l’habitation.
Au Japon, la culture vestimentaire occupe une place très particulière à tous les niveaux de la population. Depuis l’époque Edo (1606-1868), outre les aristocrates, les guerriers, les simples citoyens ont déployé leur sens de l’esthétique. Chaque corps de métier a créé son propre style vestimentaire, tandis que les femmes de paysans ont montré une habileté et un goût admirable non seulement dans la confection d’habits mais aussi dans le raccommodage des vêtements portés par leur famille.

Les 9 créateurs autrichiens et français présents dans cette exposition rendent hommage à cette culture vestimentaire en s’inspirant de différents sujets tirés de la littérature et de l’histoire politique ou sociale japonaise.

Ubugi est le nom qui désigne les habits des nouveau-nés. Betty de Paris s’est attachée à perpétuer la tradition en les confectionnant avec de la gaze et teints à partir de plantes dont les colorants (indigo végétal) sont considérés comme des remèdes pour la peau.
Yu zuru est l’héroïne d’une pièce de théâtre, une femme oiseau qui tisse en secret des étoffes avec des plumes de son propre corps pour rendre à son mari ses bienfaits. Anne-Laure Coullomb a tissé à la main du fil de soie, du papier de soie et du coton.
Kusari katabira inspiré des vestes des samouraïs, parfois doublées de chaînes. Fiona Crestani a réalisé un effet rendu par un tissage à la main de fil de fer.
Ninja désigne un type d’agent secret engagé par les seigneurs à l’époque du Shogunat pour espionner, voire assassiner leurs ennemis. Cécile Feilchenfeldt a fait un travail de maille qui entrelace nylon, chenille, coton.
Noragi désigne les vêtements portés par les paysans pour les travaux des champs et confectionnés avec des chutes de tissu précieusement conservées. Manon Gignoux a travaillé sur la déconstruction/reconstruction de la matière drap de laine, toile de coton et entrelacs de perles de jais.
Kiri shigure est inspirée par un haïku du poète Bashô : « Le jour où le mont Fuji est invisible par la brume de pluie est aussi savoureux ». Marie-Hélène Guelton a utilisé une technique de teinture à réserve dérivée du shibori, sur de la soie et de la fibre d’ananas.
Fumon est une appellation très poétique pour désigner les motifs laissés par le vent sur le sable du désert ou de la dune. Motifs réinterprétés avec du fil de papier et de coton, tissés sur un métier à mécanique Jacquard par Christina Leitner.
Haru wa akebono est le début d’un classique de la littérature japonaise du Xème siècle, hymne à la beauté des saisons. Sur de l’organza de soie, Ysabel de Maisonneuve elle a pratiqué la teinture à réserve sur origami.
Sanemoto est un hommage au célèbre shôgun-poète du XIIIème siècle. Pietro Seminelli présente une œuvre en papier, peint, oxydé et plié en maillage.