Étoffes du Nil

Du 5 mars au 3 juillet 2016

Musée Jean-Lurçat et de la Tapisserie contemporaine
4, boulevard Arago
49100 Angers

Le musée Jean-Lurçat et, surtout, le musée Pincé, conservent un remarquable ensemble de textiles coptes.

L’exposition “Étoffes du Nil” se propose de montrer au public la rareté et la qualité de cette collection, notamment l’extraordinaire état de conservation des pièces qui la constituent. Il s’agit aussi d’apporter un éclairage nouveau à l’histoire de ces fragments après leur mise à jour par les archéologues et avant leur entrée au musée, c’est-à-dire à l’histoire des regards qui les ont inventés et qui ont concouru au développement, à l’orée du XXe siècle, d’une véritable « coptomanie » en Europe.

Le terme « copte » dérive de l’arabe « qibt », lui-même tirant son origine du grec « aeguptios », qui désigne les habitants de la vallée du Nil. Ainsi, les Coptes sont-ils d’abord, depuis les premiers siècles de l’Islam, les Égyptiens autochtones, et plus précisément les chrétiens d’Égypte – car lors des grandes conquêtes arabes, la majorité des Égyptiens étaient chrétiens. Cette acception dépasse pourtant, en histoire culturelle et en histoire de l’art, cette stricte signification religieuse et ethnologique. L’art copte n’est pas qu’un art de dévotion et il se développe avant le VIIe siècle, date des conquêtes arabes et de l’émergence du terme « copte ». Aujourd’hui, on considère l’art copte comme la période artistique correspondant au plein épanouissement de l’art chrétien en Égypte, du IVe au XIIIe siècle, c’est-à-dire de la fin de la période romaine à la période islamique.

À partir du IIIe siècle, l’abandon progressif de la momification en raison de l’expansion des nouvelles croyances religieuses laisse place à la coutume d’enterrer les défunts vêtus de leurs plus beaux vêtements. L’univers sec et sans lumière, ainsi que la présence de salpêtre dans le sable, qu’offraient les conditions d’un enfouissement de ces textiles dans le désert, auront permis de préserver pendant des siècles ces fragiles ensembles, composés de matières ailleurs périssables. Antinoé, dont provient la majorité des fragments qui seront exposés, est révélée par la pioche des archéologues au tournant des XIXe et XXe siècles. Son inventeur est sans conteste Albert Gayet, qui a fouillé à plusieurs reprises le site.