Georgia Russell, Time and Tide ☀︎

☀︎ Vue par Textile/Art et vivement recommandée

Du 14 octobre au 30 décembre 2016

Galerie Karsten Greve
5 Rue Debelleyme
75003 Paris

Au moment où le Museum Pfalzgalerie de Kaiserslautern dédie quatre mois de sa programmation à l’artiste, Time and Tide dévoile au public français ses expérimentations les plus récentes.

Son œuvre s’est toujours construite sur les notions de rythme et de répétition –  du geste comme des formes –  à travers lesquelles l’artiste, en se plongeant dans un travail minutieux de découpage, fait sortir de la matière son énergie potentielle. Entre les mains de Georgia Russell, le scalpel, ustensile de travail privilégié, crée une dentelle qui joue avec le vide et le plein, ainsi qu’avec la clarté et l’obscurité.

Les nouvelles œuvres sur toile rappellent les tempêtes marines de William Turner ou de Gustave Courbet, dont l’œuvre Trombe fut la source d’inspiration de la pièce homonyme présentée dans l’exposition.

L’idée de temps est centrale dans la démarche de Georgia Russell. Ce tournant est marqué par un retour aux matériaux classiques, tels que la toile et le pinceau, bien que son processus artistique, qui n’abandonne jamais l’idée d’une destruction créatrice, reste ancré dans sa technique du découpage. Comme pour les objets trouvés, sur lesquels elle est intervenue avec un geste violent de césure, elle déchire dans ses œuvres récentes le fruit de sa propre main, en détruisant et en recomposant les toiles qu’elle a d’abord peintes. La trace du pinceau, sa direction et le rythme du geste pictural sont bouleversés par la direction de la coupure du scalpel ainsi que par le jeu entre les formes vidées et les parties de la toile qui n’ont pas été touchées. Certaines œuvres, comme Escarpment, multiplient et compliquent ce processus en ce qu’elles sont construites par plusieurs couches de toile superposées et entrelacées.

Les vagues du titre de l’exposition renvoient aux marées de la mer écossaise que Georgia Russell a peintes en plein air cette année et qui changent de couleur à chaque passage des nuages. Les grandes toiles de l’artiste nécessitent d’être regardées selon des points de vue différents car le jeu de coupures nous transporte dans une atmosphère propre à chaque perspective rappelant les variations de tons et de couleurs propres à son pays d’origine.

Dans les nouvelles œuvres de Georgia Russell, les vagues transparaissent dans les mouvements crées par le rapport entre découpage et peinture qui s’entrelacent pour créer des pièces à la frontière entre peinture et sculpture et appellent de la part du spectateur un regarde mobile.

Elle vit et travaille à Méru, en France.

http://www.galerie-karsten-greve.com/fr