Magdalena ABAKANOWICZ

Magdalena Abakanowicz naît en 1930 à Falenty, dans la banlieue de Varsovie, en Pologne.

Elle étudie à l’Académie des Beaux-arts de Varsovie de 1950 à 1954. Dès cette période, elle réalise des gouaches monumentales sur des cartons et des toiles.

Au début des années 1960, elle réinvente une technique de tissage pour obtenir des formes tridimensionnelles souples et aux connotations organiques, les Abakanes. Elle provoque des remous à la première biennale de Lausanne de 1962 avec une pièce tissée très librement intitulée Composition de formes blanches.

Témoin et victime de l’Holocauste et de la guerre, M.Abakanowicz transmet dans ses sculptures- enveloppes charnelles informes, la douleur d’un vécu, d’une mémoire, d’une conscience collective et leurs impacts sur le corps et l’esprit humain. Un »langage sans mot » selon sa définition.

Ces formes monumentales qui disent aussi la force de la matière textile, sont suspendues au plafond rompant avec la tradition de l’accrochage mural.

En 1965, elle obtient avec ces œuvres, le grand prix de la 8e biennale de Sao Paulo.
Dans les années 1970, elle crée les Altérations, série de sculptures en toile de jute et en résine synthétique, que l’artiste nomme aussi « hommes-arbres », « évidées » et sans tête. Ces personnages investissent l’espace sous forme de foules immenses traduisant une émotion universelle de peur et d’impuissance. Entre 1976 et 1980, elle réalise Plecy/Backs, un ensemble de 80 sculptures représentant des dos fait en résine, couverts de matière de vieux sacs de jardinier troués. Ce matériau est symbolique pour elle, de la réalité coupée par le Rideau de Fer.
« A la Biennale de Venise, à ROSC à Dublin, à Paris et ailleurs, ceux qui ont vu Backs m’ont demandé  » Est-ce Auschwitz ? « ,  » Est-ce un rite religieux au Pérou ? « ,  » Est-ce la danse du Ramayana ? « . Toutes ces questions peuvent avoir une réponse affirmative, parce que les séries parlent de la condition humaine en général. » M. Abakanowicz.

De 1965 à 1990 Magdalena Abakanowicz enseigne à l’académie de Poznan, en Pologne.

Les foules en bronze d’Abakanowicz apparaissent dans les années 1990 et commencent par la grande réalisation d’un champ de 33 sculptures figuratives pour la collection de Giuliano Gori en Italie. Elle installe ensuite un groupe de 40 figures – comme monument pour la ville de Hiroshima. D’autres évocations de ces rassemblements humains se trouvent en Allemagne, en Corée, en Espagne, en France
M. Abakanowicz a exposé dans les plus prestigieuses institutions internationales.

En France, deux expositions ont permis de la redécouvrir :

  • Le Centre d’art contemporain de Varsovie et Arts Événements à Paris, à la Chapelle Saint-Louis-de-la-Salpêtrière autour d’une œuvre jamais présentée en France, Hurma, réunissant 250 “personnages” qui forment une foule désorientée.
  • Issue de la collection du Muzeum Narodowe de Wroclaw, une seconde exposition à Colmar, à l’Espace d’art contemporain André Malraux, propose une exploration de l’œuvre de Magdalena Abakanowicz entre 1974 à 2000.

En 2004 également, après un sommeil de 25 ans dans les dépôts de la Ville de Bienne en Suisse, l’œuvre de Magdalena Abakanowicz intitulée « Abakan – Situation Variable« , sera à nouveau présentée au public à l’occasion d’une exposition au Kunsthaus Centre d’art de Bienne.
En 2009 se déroule l’exposition intitulée « Magdalena Abakanowicz. Space to experience » au sein de la Fondazione Arnaldo Pomodoro de Milan.

En 2011, elle participe à l’exposition « The Power of Fantasy – Art moderne et contemporain polonais », au Palais des Beaux Arts de Bruxelles. L’exposition est dédiée aussi à une génération d’artistes dont la carrière a véritablement commencé en 1989, avec la chute du communisme dans le pays.

Elle meurt en avril 2017.

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Sites internet :

Site officiel : http://www.abakanowicz.art.pl/

Site Wikipédia : http://fr.wikipedia.org/wiki/Magdalena_Abakanowicz